Voir diaporama de 20 avant/après en fin d’article

 

Plus que jamais, les besoins d’entretenir des liens sociaux, de sortir dehors et de côtoyer ses voisins nous apparaissent essentiels. Ce temps de recul nous fait réaliser des choses fondamentales. Il s’agit d’une période propice pour penser à l’après, faire émerger des idées nouvelles et réfléchir à des solutions concrètes qui participeront à notre transition vers une société meilleure.

À court terme, les gens auront besoin de se retrouver à l’extérieur. Mais avec l’annulation des grands événements et les restrictions entourant les espaces intérieurs (bars, restaurants, salles de spectacles entre autres), les espaces publics de proximité joueront un rôle majeur pour créer de la vie spontanée, faire vivre la culture, retisser des liens, favoriser l’achat local ou faire sortir petits et grands.

À long terme, c’est l’occasion de repenser l’urbanisme de l’après-crise, valorisant la proximité (la ville du quart d’heure), la résilience et le lien social. Un urbanisme qui nous amènera à investir davantage dans des grands projets centraux, nous investirions davantage dans les parcs locaux pour créer de la vie là où il y a les plus grands besoins., plutôt que dans de grands projets centraux. Le quartier devient la nouvelle échelle pour aborder le changement social, une échelle plus concrète et perceptible que celle des villes et du monde.

Nous portons la vision que chaque communauté ait sa place de quartier, sa place de village, un lieu du quotidien qui tisse des liens de voisinage plus forts, brise l’isolement, et sert de socle à une multitude d’initiatives locales. Des lieux qui renforcent la vie de proximité et le vivre ensemble.

La 2e couche des espaces publics

Pour activer le plein potentiel de leurs espaces publics, les villes auront besoin de la société civile, d’une multitude d’organismes locaux et de groupes citoyens qui participeront à la mise en valeur de leurs coeurs de vie. Nous imaginons ce travail complémentaire entre villes et acteurs locaux par le schéma qui suit : l’activation de la 2e couche des espaces publics.

Jusqu’à présent, les municipalités investissent principalement et massivement dans les infrastructures publiques qui façonnent des espaces souvent génériques (minéral, végétal, équipements, mobilier fixe). L’ajout d’une 2e couche aux espaces permet de leur donner vie, d’en faire des espaces culturels, communautaires et de loisir de premier plan, notamment grâce à la mise en place de services, cafés/buvettes, marchés, jardins collectifs, boîtes à jeux, fêtes de voisins et autres événements. Cela contribue à renforcer l’infrastructure sociale des espaces publics, pour qu’ils rasemblent les gens et aient des effets démultiplicateurs pour les communautés, comme : le dynamisme de la vie de quartier, l’implication dans son milieu, le sentiment d’appartenance, ou la contribution à la culture, l’identité et l’économie locales.

C’est la concentration d’une diversité d’usages pour une diversité de clientèles qui permet de créer des coeurs de vie rassembleurs et intergénérationnels, animés au quotidien et rythmés de grands événements et traditions de quartier. Ces sites peuvent ainsi notamment servir de :

  • lieu de diffusion de la culture locale ;

  • halles pour des marchés, événements et cuisine de rue ;

  • café/buvette, dans un chalet de parc ou kiosque ;

  • grande tablée communautaire avec BBQ en libre service ;

  • jardin d’agriculture urbaine ;

  • aire de jeu libre.

 

Une nouvelle économie dans les espaces publics

Pour vitaliser ces lieux, nous appelons à investir dans l’humain plutôt que seulement dans l’aménagement. Dans un contexte de relance économique et de recherche de solutions concrètes vers une société meilleure, la valorisation d’espaces publics représente un grand potentiel de création d’organismes et entreprises d’économie sociale, créant des emplois directement au service de l’amélioration de nos milieux de vie.

Il est souvent question d’investir dans les infrastructures physiques, les grands chantiers, pour relancer une économie. Cette infrastructure sociale, bien qu’immatérielle, devrait à ce titre être mise de l’avant pour ne pas simplement relancer notre économie, mais également soutenir notre transition vers une société meilleure.

“When social infrastructure is robust, it fosters all kinds of social interactions, helps build relationships, and turns community from a vague, fuzzy concept into a lived experience.” Eric Klinenberg, auteur de Palaces for the People

[DIAPORAMA] Avant/après de 20 projets de La Pépinière

Depuis 6 ans, La Pépinière a créé et géré une multitude de sites qui démontrent le potentiel de vitalisation de nos quartiers. Voici une série de avant/après illustrant cette 2e couche ajoutée aux espaces.

Buvette sociale de la Place du Marché Atwater, Montréal

 
 

Carré Notre-Dame-des-Victoires, Montréal

 
 

Jardins Gamelin, Montréal

 
 

Marina Saint-Roch, Québec

 
 

Les Jardineries au Stade Olympique

 

Les Samedis Saint-Henri, Ateliers Jean-Brillant, Montréal

Marché des Ruelles, Montréal

 
 
 

Le Village au Pied-du-Courant, Montréal

 
 

Café suspendu du Mont-Royal

 

Bibliothèque Chapitre d’Été, Parc Rutherford, Montréal

Marché du Nord, Montréal-Nord

Activation hivernale d’un chalet de parc, Parc NDG, Montréal

 

D’une pataugeoire à patinoire. Laboratoire de l’Hiver au parc Médéric-Martin, Montréal

 

Espace collectif de la Pointe-aux-Lièvres, Québec

Promenade Riveraine, Laval

Promenade Masson coin 2e Avenue, Montréal

Rue de Dijon et Parc Le Carignan, Montréal-Nord

Agora Airlie, Montréal (projet accompagné dans le cadre du programme Vivace)

Activation d’une patinoire de quartier, Mile-End, Montréal

Love auto, Montréal-Nord

 
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AuthorLa Pépinière I Espaces collectifs